SANTÉ Les mesures prises en 2005 pour abaisser le prix ne suffisent pas.
La facture ne cesse de croître. Si rien n'est fait pour l'atténuer, nos primes
d'assurance risquent de prendre elles aussi l'ascenseur dès 2009.
NADINE HALTINER
La facture devait baisser, elle continue d'augmenter. Malgré les mesures d'économies prises
par Berne en 2005, le prix global des médicaments a crû de 120 millions de francs l'année
passée. La faute aux nouveaux médicaments qui coûtent trois fois plus cher que les anciens.
C'est Rudolf Strahm, Monsieur Prix, qui a annoncé hier la mauvaise nouvelle. Avant d'avertir
que si des mesures supplémentaires ne sont pas prises, la facture pourrait encore prendre
l'ascenseur. Et, avec elle, les primes de l'assurance maladie.
«Pseudo-nouveaux médicaments»
«L'introduction de nouveaux médicaments ou de pseudo-nouveaux médicaments ont plus
qu'annulé les économies de 365 millions de francs liées aux mesures introduites en automne
2005», souligne Rudolf Strahm. La déception est grande. Car beaucoup croyaient aux
économies réalisées par la promotion des génériques et la baisse de prix des anciens
médicaments. «Mais ces mesures n'ont eu qu'un effet ponctuel», ajoute Monsieur Prix.
Et elles sont, à présent, effacées par l'arrivée de médicaments aux prix exorbitants. «En
2006, l'industrie pharmaceutique a mis 598 nouveaux médicaments sur le marché et en a
retiré 540. Le problème c'est que ces pseudo-innovations ont un prix moyen de 180 fr. alors
que ceux qu'on a retiré ne coûtaient que 60 fr.» Cela fâche d'autant plus Rudolf Strahm que
ces médicaments ne sont, en général, pas de véritables innovations: «Très souvent, seuls le
nom, l'emballage et une infime partie de la molécule active du médicament sont nouveaux.
Mais, il n'y a pas de plus-value thérapeutique.»
Interpharma conteste
Une analyse contestée par Thomas Cueni, secrétaire général d' Interpharma, l'association
des entreprises pharmaceutiques suisses pratiquant la recherche, qui explique que «les
technologies de pointe assurent la croissance du pays. Le reproche concernant les pseudomédicaments
est faux.» Reste que le Conseil fédéral est bien décidé à regarder de plus près
les prix pratiqués. Cet automne, il devrait recontrôler tous les prix des médicaments inscrits
dans la liste des spécialités entre 1993 et 2002, dans l'idée de les faire baisser. De son côté,
le parlement pourrait aller encore plus loin, cet automne, en instaurant chaque trois ans un
contrôle des prix et une vérification systématique de la plus-value thérapeutique apportée
par les nouveaux médicaments.
Des mesures qui pourraient aider à faire diminuer une facture globale qui oscillerait chaque
année entre 200 et 400 millions de francs. Or, «200 millions de francs de facture de
médicaments correspondent à une augmentation de 1% des primes», explique Peter Marbet,
porteparole de santésuisse, l'organisation faîtière des assureurs.
Et si les primes pour 2008 sont épargnées grâce aux réserves des caisses, celles de 2009
pourraient, en revanche, en faire les frais.
Source Tribune de Genève, juillet 2007
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