Le Dr Christian Deslarzes, récemment grand défenseur de la caisse unique, fondateur d'un colossal empire aujourd'hui failli, comparaît depuis hier pour abus de confiance et gestion déloyale
Evelyne Emeri - 04/06/2007 - Le Matin
Le médecin lausannois a-t-il fait pot commun entre son patrimoine privé et ses sociétés médicales entre 1991 et 1997? C'est la vaste question qui occupe le Tribunal correctionnel de Lausanne depuis hier et pour une semaine. Face à la Cour, l'urologue Christian Deslarzes, 64 ans: un trublion, partisan de la médecine libérale, auteur de plusieurs pamphlets, politicard à ses heures (il s'était présenté au Conseil d'Etat en 1994, ndlr.). Une première journée colorée et épuisante tant le flux du prévenu est soutenu.
Le groupe Deslarzes, dans lequel le praticien fonctionnait comme administrateur et actionnaire unique, comprenait à l'époque la clinique La Rosiaz à Pully, le centre médico-chirurgical de Ruchonnet, les ambulances Métropole et un centre à la pointe dans le traitement des calculs rénaux et biliaires. La justice reproche au médecin - qui a, depuis la déconfiture de son groupe en 1997, un cabinet en ville - d'avoir usé de la systématique des vases communicants entre ses quatre sociétés au gré de leur santé financière et d'avoir prélevé des montants dans les comptes de ses sociétés pour son usage personnel.
La BCV dans l'arène
En tout, 22 délits dépassant les 2,5 millions et allant de 16 francs à 850 000 francs: tableaux, voyages, spectacles, primes d'assurance-maladie, livres, versement de «salaires» à son père, voitures, transformations dans sa villa, honoraires sans justification, soutien au FC Sion, frais de déménagement, honoraires d'avocat personnel, campagne électorale, cigares, jardinier, entretien de sa piscine, etc. «Je n'ai pas fait de prélèvements injustifiés», répète l'urologue, qui promet de répondre, au cas par cas, le moment venu. «Je suis médecin, pas comptable!»
La BCV s'est portée partie civile. Hier après-midi, les esprits se sont déjà échauffés avant le grand procès BCV attendu à l'automne. L'accusé a tenté de faire porter le chapeau à «sa» banque qui l'aurait trahi quand son groupe s'est retrouvé en difficulté, mais aussi à l'ex-directeur administratif du groupe Deslarzes qui aurait mené une comptabilité parallèle en solo.
Un anesthésiste, ex-ami du médecin, actionnaire provisoire de la clinique La Rosiaz à hauteur de 20%, est présent comme plaignant. Il fait grief au Dr Deslarzes, mais également à la BCV, de l'avoir laissé dans l'ignorance du surendettement du groupe médical.
Source Le Matin, juin 2007
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