Dans la mesure où il s'agit d'une construction, vous pouvez demander des consolidations partielles de votre crédit de construction. Vous bénéficierez ainsi des conditions du moment pour bloquer une partie de votre dette. En principe, il est également possible de réserver les taux un à deux mois à l'avance pour des tranches partielles. L'inconvénient de ce procédé est qu'il vous lie d'office à l'établissement vous ayant financé le crédit de construction. Ainsi, à la fin du chantier, au moment de la consolidation, vous ne pourrez pas faire jouer la concurrence.
Vous pouvez également faire une demande de prêt hypothécaire auprès de votre établissement ainsi que de ses concurrents dans la globalité pour le terme de la construction. Répétez cette demande environ tous les trois mois. Par la suite, dès que l'offre vous paraît convenable et en fonction de l'évolution des taux, à vous de déterminer si vous prenez le risque d'attendre trois mois supplémentaires (ou moins) ou si vous préférez le confort et la sécurité de bloquer le taux, quitte à avoir un manque à gagner. Sachez que votre banque vous facturera un forward, correspondant à une prime de réservation, qui viendra se rajouter au taux du jour. Plus l'échéance est longue, plus le forward sera élevé, donc le taux cher. Cette prime est calculée selon l'échéance et la durée choisies, mais les banques ne font, généralement, pas d'offres pour des échéances dépassant une année.
Soyez également attentif à la date de sortie des fonds qui devra correspondre à la date de fin des travaux. Un retard dans le chantier pourrait être ennuyeux si vous aviez préalablement bloqué le taux. À ce jour, les taux fixes sont toujours historiquement bas. Par conséquent, votre taux reste intéressant. Il ne vous offre cependant pas la même liberté qu'un taux variable remboursable sans grand délai, puisqu'il s'agit en principe d'une durée de six mois.
Au vu des taux bas, nous ne pouvons actuellement nous attendre qu'à une hausse. Néanmoins, de par les événements économiques, il est difficile de pouvoir en prédire le délai. La décision de bloquer le taux ou pas dépend donc de votre aversion au risque. Soit, vous optez pour un taux bloqué et privilégiez l'aspect sécurité, soit vous choisissez une version flexible en Libor et jouez sur l'économie d'intérêt, tout en prenant le risque de devoir bloquer le taux lorsqu'il esquissera une hausse.
Ce conseil vous est dispensé par Fréderic Luescher d'Immo-Consulting, notre spécialiste en hypothèque. Pour plus d'informations sur le sujet des hypothèques, consultez notre rubrique hypothèque.
Source : bonus.ch, novembre 2011